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PHILIPPE BLOCK
Conseiller Municipal Délégué aux Associations.
BARSAC

La première fois que j’ai assister à une représentation de Chandrakala, c’était au cours d’un gala de danse à Barsac. J’ai d’abord été surpris par les costumes magnifiques sous le soleil de juin. La petite troupe colorée, répétait dehors avant de monter sur scène.  Déjà ailleurs, déjà concentré sur la danse à venir devant un auditoire venu d’abord admirer ses enfants, petits-enfants et nièces. C’est dire, que Chandrakala paraissait décalé par rapport aux petites « flamenca Â» ou autres danseuses de modern jazz venues se faire admirer par la famille.

La musique rythmée, aux sonorités du sitar survolant les percussions, me firent penser un instant aux Beatles…Karine entre en scène sous les projecteurs, son costume aux mille éclats d’or, ses gestes précis, le regard qui raconte une histoire, font immédiatement rentrer la salle dans une autre dimension. Les bavardages cessent, les femmes admirent la gestuelle, les hommes quittent la buvette.

Tout d’un coup ,nous sommes dans une histoire ,une histoire que l’on ne saisit pas vraiment, mais qui défile sous nos yeux. On croit y deviner ,un dialogue avec les dieux hindous, des offrandes leurs sont offertes, tout un monde imaginaire se met en place l’histoire sans parole, se déroule sous nos yeux médusés.

Les différents tableaux s’enchainent, en solo ,en duo, à quatre  puis six danseuses occupent tout l’espace, la musique ponctue les gestes à moins que ce ne soit l’inverse. Ce tourbillon de sons et de danse vous transporte hors du temps dans une autre civilisation.

Tout s’arrête !

C’est fini, le sitar s’est tue, les danseuses souriantes gardent la pause, la respiration haletante. Quel défi physique ! Quel spectacle ! D’un coup, un tonnerre d’applaudissement éclate, la salle vibre, tout le monde à bien compris que quelque chose d’exceptionnel venait de nous être offert.

 

La deuxième fois, ce fut  Ã  l’occasion d’un téléthon toujours à Barsac. Je m’attendais au choc, et j’étais impatient que la magie recommence. Nouvelle surprise, pas de musique, juste une mesure donnée en frappant 2 morceaux de bois. Simple. Les jeunes danseuses, dont c’était le premier spectacle public, se redressent, se meuvent ensemble, guidées par le regard du maitre de danse (pardon maitresse de danse). Là, je comprends que ces gestes, ce rythme, sont issus d’une culture plusieurs fois millénaire. Ces fillettes apprennent l’art de la danse traditionnelle comme, d’autres avant elles l’eurent appris des dieux eux-mêmes. C’est un pan de la culture humaine qui se perpétue sous nos yeux, dans nos oreilles. Des gestes précis, codés, gracieux, 2 morceaux de bois qui s’entrechoquent, la salle retient son souffle. Tout le monde s’aperçoit alors de la difficulté à pratiquer cette danse, et sincèrement l’effort est à la hauteur du résultat. Beauté du ballet, hypnotisant les spectateurs incrédules devant tant de rigueur et de charme. La lumière s’éteint. Les 2 morceaux de bois, ont laissés place, a une musique moderne, aux accents exotiques venus de l’océan Indien, toujours le sitar, et là virevoltant dans leur costume étincelant, la troupe tout en sourire s’engage dans une représentation de Bollywood. Les mains tournoient au-dessus des têtes aux quatre coins de la scène, ce n’est plus du Bharatta natyam, c’est de la folie. La salle s’agite autour de moi, le sitar vous pénètre et tout le monde se dandine maladroitement tandis que sur scène, les danseuses s’amusent, rient, se font plaisir et nous comblent. Quelle claque !

 

Troisième fois, encore à Barsac au cours du festival au bénéfice de Laxmi. Karine la danseuse au grand cœur, engagée auprès de ceux qui œuvrent pour adoucir le monde de ceux qui souffrent. Karine, remonte sur scènes pour trois jours. Le vendredi consacré aux enfants de l’école. Ils en firent un récit merveilleux à leurs parents, aidés par les enseignants, tout sourire aussi.

Le deuxième jour, le spectacle en 3 parties en offrit 4, comme les mousquetaires. Le Bharatta natyam encore plus impressionnant et émouvant tant les danseuses ont progressées dans leur art, si bien maitrisé par Karine. La démonstration d’initiation au rythme des bâtons toujours aussi magique. Le Bollywood, emplit la soirée de vagues scintillantes et mouvantes faisant applaudir l’assemblée au rythme des flux et reflux des tableaux s’enchainant à une vitesse donnant le vertige. Les senteurs venant de la cuisine indienne préparée sur place, ajoutant à cette impression d’être transporté dans un univers féerique. Puis plus rien. Le noir. Un son étrange venu de dehors s’amplifie et se rapproche. Un rythme guttural, des battements syncopés, malgré tout, l’impression d’entendre un appel. Un joueur de djembé s’avance dans la salle, il la traverse, toujours cet appel venu du fond des âges. La scène s’éclaire, Karine danse, ce ne sont pas des rythmes indiens, le Sénégal s’invite à Madras. Ces 2 arts millénaires, se rencontrent et se racontent leur histoire, celle de l’Afrique, endiablée et mystérieuse venant du cÅ“ur des hommes, déclamée sur une peau tendue sur un fut de bois. Les mains du musicien, enchainant les syllabes sonores en forme d’interrogation. Celle du sud de l’inde, faite de la rencontre des hommes et des dieux , sophistiquée et mystique, la narratrice est pieds nus, mettant les accents avec ses grelots aux chevilles, ponctuant chaque phrase de son récit d’un claquement de talon. Ils se comprennent, le musicien et la danseuse le dialogue dure. Les spectateurs sont interloqués. Peu à peu, le dialogue imaginaire entre ces 2 mondes se propage parmi les rangs, et chacun sur  sa chaise se plait à imaginer les mots dessinés par le mouvement des mains dans l’air ,les questions et les réponses. En fait, seul les artistes se comprennent. On se sent humble, on ne veut pas déranger cet instant de grâce ou toute l’âme de l’humanité est exprimée au travers de sons aussi vieux que le monde et de pas de danse qui expliquent la création de ce monde. Les spectateurs sont silencieux, respectueux, en communion avec ce qu’ils voient et entendent.

Nous nous sommes sentis tellement humain ce soir-là.

 

Cette soirée, m’a fait entrevoir à quel point, cet art difficile qu’est la danse traditionnelle indienne, lorsqu’elle est portée par une grande artiste peut émouvoir les gens et surtout leur laisser un souvenir qu’ils ne sont pas prêt d’oublier.

Merci karine.

Cordialement

Merci à vous

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